LE SOLHER - PRO DOMO
Pourquoi cette appellation ?
Tout simplement parce que c’est l’ancienne orthographe en Occitan du Soulié. Le o se prononce ou et lh intervocalique est un l mouillé (comme Graulhet)
Historique du Solher
Le Solher, association loi 1901, fut créée en mars 1996 par Jean-Claude Lautié qui en fut le président, l’animateur et le rédacteur du journal jusqu’à son décès en 2007. Monique Barthès en était la secrétaire, Isabelle Barthès la vice- présidente et Jean Bouchet le trésorier, remplacé dans les années 2004 ou 2005 par René Roudier. Lors de sa création, le siège de l’association était à la mairie, puis il sera transféré chez Jean Vigues et, à la mort de Jean-Claude, chez Monique Barthès à Vergnoles puisqu’Isabelle assurera, en tant que vice-présidente, l’intérim jusqu’aux nouvelles élections.
Pourquoi créer une telle association ?
Elle est née d’un constat : personne ne se connaît, ne se fréquente, dans le village, on se salue de la tête, à la rigueur d’un bonjour formulé. On ne connaît pas les hameaux, chaque hameau ignore le hameau voisin, à plus forte raison le village du Soulié. Chaque hameau organise son repas estival sans l’ouvrir aux autres.
Le premier mobile de Jean-Claude sera de faire revivre les hameaux, de les rapprocher les uns des autres, le deuxième de faire connaître la commune et de permettre aux habitants de se rencontrer et le troisième de prouver que Le Soulié existe.
A cette époque, Jean-Claude enseigne encore à Versailles et passe toutes les vacances à Caudezaures. Ainsi va-t-il ponctuer chaque vacances d’une animation particulière, à Pâques, la soirée-crêpes, en été, deux randonnées, une en juillet, l’autre en août ; c’est le Solher qui organise et fournit le pique-nique. Il organise aussi une course d’orientation dans les bois de La Blanque. Lucienne André expose ses premiers pastels dès 1997 dans le four du Soulié où se tiendra, tout l’été, une sorte d’office de tourisme assuré à tour de rôle, chaque jour, par un membre du CA. Et, aux vacances de Noël, un loto avec soupe aux choux, entrée, plat de viande, légumes et dessert a lieu à Ginestous dans la belle grange de l’ancienne colonie de vacances puisque la salle du Soulié n’est encore qu’une simple halle ! Deux ans plus tard, devant le travail immense que demande la préparation du pique-nique lors des deux randonnées, vu le nombre croissant des randonneurs qui ne pensent pas toujours à s’inscrire, l’intendance en dépend !, Jean-Claude renoncera et c’est André Assié qui reprendra le flambeau, d’abord un mardi sur deux, puis chaque mardi vu la demande, avec le repas tiré du sac. C’est lui aussi qui établira les itinéraires qui, au fil des temps, seront imprimés sous forme de fiches et vendus. Ainsi peu à peu Jean-Claude délègue quelques animations : André organise les randonnées et la vente des guides, Lucienne se charge entièrement des journées du Solher dans la salle polyvalente terminée, exposants, logistiques, apéritif du vernissage avec notre aide, Jean-Claude et René Roudier animent la pétanque et le vide-grenier, Bernard et Monique Barthès le pique-nique à La Garigote.
Le clou du Solher sera la célébration de l’an 2000 durant une semaine. Son but, il l’écrit dans le N° 11 du petit Solarien « faire revivre les hameaux ; faire découvrir la commune à tous les habitants ; faire venir beaucoup de monde sur le plateau ; faire revivre les fours ; raviver le souvenir de nos anciens ; donner l’envie de venir passer les vacances sur notre commune. »
Ce vaste programme fut réalisé ; il y eut beaucoup de monde cette semaine-là. Dans la salle polyvalente, en plus des exposants, le plan cadastral napoléonien était présenté par André Assié, des photos de scènes anciennes du Soulié, notamment les vaches à l’abreuvoir ou dans les pâturages, les foires, il y en avait quatre, des visages ou des maisons d’ancêtres étaient affichés. Chacun essayait de reconnaître son aïeul, un camarade de classe ou de régiment. A Ginestous, Jean et Odette Bouchet avaient créé avec l’aide de Thérèse et de Josette des mannequins qu’ils avaient habillés pour rappeler la gardienne de troupeaux, l’école, les différents métiers. Ils étaient éparpillés dans le hameau et… dans la grange, ils avaient ressuscité l’intérieur d’une maison d’autrefois : costumes, linge, table dressée, chambre à coucher avec la mamette berçant le petit, une salle de classe… A Sept-Faux, le hameau accueillait les visiteurs avec un gigantesque bonhomme formé de balles de paille et Jean exposait, sur son aire, des instruments aratoires et dans son cariétal, des outils de tous les métiers. Les 13 et 20 août, tous les fours des hameaux de Caudezaures, de La Fajole, de Ginestous, de Pagnérié et de Sept-Faux, celui du Banès n’était pas encore restauré, furent allumés pour la cuisson des pains et un apéritif géant fut servi à Sept-Faux où Thérèse avait fait cuire dans le four 50 kg de pâté !!!
Le clou de la fête fut la photo de l’an 2000 qui réunit 190 personnes du Soulié, hameaux compris. Ensuite chaque hameau fit sa propre photo. Travail collectif énorme mais mission réussie et satisfaction d’avoir accompli ce travail de mémoire et de fraternité nécessaire.
Pendant trois ans, les fêtes du Solher eurent lieu à Ginestous où Jean, Odette, Thérèse, Josette et moi-même avons continué à animer des mannequins selon un thème choisi, le dernier fut les fables de La Fontaine. En 2004, la salle de Ginestous, dont nous avions la jouissance gratuite étant vendue, tout revint sur Le Soulié et ce fut la première et dernière fois que les mannequins animèrent les rues et les maisons ou les jardins du Soulié. Tant que René Roudié fut valide, la pétanque lors des journées du Solher fut organisée avec succès ainsi que le vide-grenier. Quand Jean-Claude fut malade, on fit tout ce qu’on put pour l’aider. A son décès, Isabelle la vice-présidente et Monique assurèrent l’intérim jusqu’aux nouvelles élections, l’année suivante. En juillet 2008, je fus propulsée présidente.
Entourée d’une aide motivée et musclée, j’ai essayé de faire de mon mieux pour le maintenir en vie, et l’ouvrir davantage. Nous avons pérennisé les activités qui fonctionnaient en les améliorant, randonnées, lotos, apéritifs dînatoires, journées du Solher. Nous en avons créé d’autres, journées des fours en juillet, journées-cuisine de septembre à juin, exposition de photos de croix de la commune du Soulié avec un concours, excursion d’une journée en septembre. Notre effort a porté aussi sur la COMMUNICATION, affichage, internet, presse, journal. En effet, le PETIT SOLARIEN, en couleur maintenant, illustré de belles photos est édité sur papier glacé au mois de juin et diffusé sur internet. Cette modernisation, nous la devons à Claude Moine que je remercie infiniment. Nous apprécions tous son travail, son investissement dans l’association. Nous remercions Christian Vailhé qui s’occupe, en plus du secrétariat de l’affichage avec Claude, de la logistique.
Et maintenant…
Le Solher est bien vivant, mais je sens que les bonnes volontés s’épuisent, se lassent. Pourtant, il faut réagir, redoubler d’effort pour qu’il vive. On ne peut pas décevoir nos adhérents. Ils ATTENDENT, avec impatience, les randonnées du mardi animées par Alain Pistre et l’ambiance conviviale des pique-niques améliorés grâce à l’effort de tous. Ouvertes à tous, elles connaissent un succès croissant et souvent une participation intergénérationnelle de 4 à 88 ans. Elles contribuent à nous faire connaître. Ils ATTENDENT le journal pour revivre les moments forts, voir les photos, lire les dates des prochaines rencontres. Ils ATTENDENT l’odeur du bon pain cuit au four, sa dégustation avec du pâté et de la saucisse. Ils ATTENDENT les journées du Solher, ses expositions, ses ateliers, la vente des oreillettes, le vide-grenier et ils espèrent gagner le gros lot de la tombola. Ils ATTENDENT l’excursion de septembre organisée depuis trois ans à leur demande pressante et réitérée, toujours avec des guides compétents et de bons restaurants, temple bouddhiste de Roqueredonde en 2012, St Guilhem-le-Désert en 2013 et en 2014 les Templiers sur le Larzac. Ils ATTENDENT les journées-cuisine animées par Anne Vailhé, très appréciées pour leur convivialité et très suivies même quand il ya de la neige sur le plateau du Somail !
Pour toutes ces raisons le Solher doit vivre. Retroussons nos manches et en marche pour un Solher plus fort, plus grand !
L’an prochain, on fêtera les 20 ans du Solher.
En résumé, pour moi, le Solher c’est union, convivialité, écoute de l’autre, découverte du patrimoine pour créer des liens d’amitié et faire plaisir. Il doit rester une grande famille heureuse de se retrouver avec ses joies et ses peines.
Odette HÉBRAU